Vous achetez de nouvelles affaires et vous gardez les anciennes car cela pourrait servir un jour, et vous ne pouvez pas vous décider à les jeter. Et puis un jour, vous vous rendez compte de l’encombrement de votre cave, de votre grenier et tous ces meubles, ces tiroirs que vous n’ouvrez jamais. Si à ce moment là, vos parents ont décidé de quitter leur maison trop grande avec sous-sol, pour un appartement, vous vous retrouvez avec vos affaires que vous avez laissé, bien sûr, chez eux depuis des années, et toutes les meubles et objets qui ne pourront aller dans l’appartement. Avec un peu de chance, cela peut représenter l’accumulation de trois générations et vous vous inscrivez en toute hâte à un vide greniers.
C’est ainsi que vous attendrez patiemment, dans la fraîcheur d’un dimanche matin de printemps, dans la file d’admission des exposants.
Vous déballerez vos verres, sacs, vêtements, exposerez les vases antiques égyptiens ou étrusques made in spain, alignerez les assortiments de cuillères, fourchettes, livres, jouets, articles de camping, bibelots et toutes sortes d’objets improbables. Vous douterez sur les goûts décoratifs de vos parents et amis. Vous redouterez le passage des auteurs de cadeaux que vous revendez sans scrupules.
Vous attendrez les clients parfois peu intéressés par vos articles pourtant sélectionnés avec soin. Vous patienterez la pause déjeuner sous le soleil de midi, le retour des acheteurs. Vous sympathiserez avec vos voisins vendeurs.
Enfin après dix heures passés sur votre stand, vous remballerez vos invendus. Vous compterez votre recette en vous demandant si les relations avec vos acheteurs et vos voisins n’ont pas été le meilleur gain de la journée.
Hubert PERRY-GIRAUD
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