PORT GIRAUD
Suis-je une plage ou un port ?
Un port qui n’a plus de bateau,
Une plage qui s’adosse à un mur,
Le mur, depuis sa construction
Il a été souvent question de le détruire.
Avant, dit-on, la mer arrivait au croisement des trois routes.
L’hiver, l’ombre du mur s’allonge et voit passer,
Quelques rares pêcheurs.
L’esplanade est vide et quelques voitures,
Troublent le ressac de la mer et les cris des oiseaux marins.
Je m’anime les jours de grandes marées,
Où le flot des véhicules m’envahit jusqu’à la plage,
Avec d’étranges maisons sur roues.
L’attente des seaux vides se fait pressante,
Avant que les flots s’ouvrent pour accéder au rocher vert.
A marée haute l’été, je suis une plage.
D’où les voiliers partent parfois.
La descente voit souvent des habitués,
Mettre à l’eau des petits bateaux de pêche.
Lorsque les manèges sont installés,
Les soirs d’été, l’odeur des beignets et barbes à papa
Vient lécher les effluves marines.
Mon esplanade est place de village,
Où fêtes de la moule, concours de boules,
Vide greniers et soirées dansantes font escale.
Je suis un lieu de passage très fréquenté,
Sur mon ruban de béton,
Où on s’attarde, on compare ses prises
On discute, on attend le retour des pêcheurs,
Où tout simplement, au petit matin,
On vient regarder la mer pour être sûr qu’elle est toujours là.
Hubert PERRY-GIRAUD |