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Bouée Cardinale EST
Le skipper remonte de la cabine où il a consulté la carte : « Compas au 150 ». Le voilier vire vers l’Est et la grande voile nous cache le soleil. Dommage, il nous réchauffait en cette fin octobre. « Il ne refuse pas trop. » interroge le skipper. Le barreur opine du chef en signifiant qu’il peut tenir le cap. « Tu fais porter les voiles » conclut le skipper.
Au loin sur l’horizon, un minuscule point noir se balance dans la houle. Il nous faut passer à l’Est de cette bouée cardinale. Autour la mer est vide, et le regard ne s’accroche que sur les nuages blancs de beau temps.
Je pense à cette prière douarneniste qui se dit au passage du raz de sein :
« Ma Doué, me sekourit pa sklejan ar Raz, ma vag a zo bihan, hag ar mor a zo braz ».
(Mon dieu, secourez-moi à la pointe du Raz, mon bateau est si petit, la mer si immense)
Hubert PERRY-GIRAUD |
